On entend souvent parler des « antioxydants », surtout chez les personnes souffrant de dystrophie facio-scapulo-humérale ou FSHD. Ces antioxydants sont des molécules à la fois produites par l’organisme mais aussi apportées par notre alimentation. Certaines personnes doivent bénéficier d’une supplémentation en antioxydant quand l’apport via l’alimentation devient insuffisant. Mais on ne sait pas toujours pourquoi et comment ces antioxydants participent à l’amélioration de notre qualité de vie.

On lit régulièrement que les antioxydants protègent nos cellules contre les attaques des radicaux libres. Mais qui sont-ils ? D’où viennent ces radicaux libres et pourquoi agressent-ils nos cellules ?

Figure 1 : Schéma illustrant la place des antioxydants dans notre organisme

D’où viennent ces radicaux libres ?
Pour survivre, notre organisme est continuellement soumis à un état d’oxygénation. L’oxygène, que nous respirons, passe dans les poumons. Il atteint la circulation sanguine au niveau des alvéoles, puis il est acheminé jusqu’à notre cellule : la plus petite unité structurale et fonctionnelle qui constitue notre organisme. Elles sont différenciées et spécialisées selon une fonction biologique particulière (cellules de la peau, cellules musculaires, …). Au niveau de la cellule, l’oxygène issu de la respiration combiné aux éléments apportés par l’alimentation va participer au processus de la fabrication d’énergie qui est directement utilisable par notre corps (ATP ou Adénosine triphosphate) et à la production d’eau (l’oxygène va récupérer des ions Hydrogène et 4 électrons pour former l’eau (H2O)).

Toutefois, l’oxygène peut réagir directement avec un seul électron et former des molécules instables appelées ERO : « les espèces réactives de l’oxygène ». Parmi ces molécules, on retrouve « les radicaux libres ». Dans la condition normale physiologique, ces espèces réactives de l’oxygène sont produites à des doses raisonnables afin de jouer un rôle important au sein de l’organisme, tel que la régulation de la mort cellulaire, aussi appelée apoptose.

Cependant, lorsque ces « ERO » sont produites en grande quantité, elles vont induire des dommages qui peuvent être irréversibles au sein de l’organisme.

Comment réagissent ces radicaux libres dans l’organisme ?
Sur notre schéma ci-contre, ces radicaux libres représentés en rouge, sont très en colère car il leur manque un élément pour assurer leur stabilité. Il va alors attaquer une molécule dans son environnement (la membrane de notre cellule par exemple)  en lui arrachant l’élément dont il a besoin. Et ainsi de suite le mécanisme va se propager.

Figure 2 : Schéma illustrant l’attaque des radicaux libres et la propagation du mécanisme d’instabilité

Quel est le rôle des antioxydants ?
C’est à ce moment qu’interviennent les molécules antioxydantes. Elles entrent en jeu pour éviter les désordres et les dommages induits par les radicaux libres. Elles vont apporter les éléments manquant aux radicaux libres afin d’empêcher ces derniers de s’attaquer à nos cellules.

Figure 3 : Schéma illustrant le rôle des antioxydants

Mais quand les molécules antioxydantes sont insuffisantes face aux radicaux libres, ces derniers vont alors prendre le dessus et créer le stress oxydatif. Ils vont s’attaquer à nos molécules biologiques, et particulièrement à nos cellules. Ce phénomène pourra potentiellement déclencher ou induire des pathologies. Nous verrons dans le prochain épisode les principaux risques de ce stress oxydatif.

Figure 4 : Schéma représentant un état de stress oxydatif

Notes de bas de page :

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  4. Camille Migdal et Mireille Serres. Espèces réactives de l’oxygène et stress oxydant. Med Sci (Paris) 2011 ; 27 : 405-412
  5. Favier A. Le stress oxydant, Intérêt conceptuel et expérimental dans la compréhension des mécanismes des maladies et potentiel thérapeutique. L’actualité chimique. Nov 2003.
  6. Carrière A, Galinier A, Fernandez Y, et al. Les espèces actives de l’oxygène : le yin et le yang de la mitochondrie. Med Sci(Paris) 2006 ; 22 : 47-53
  7. Davies KJ. Protein damage and degradation by oxygen radicals. I. General aspects. J Biol Chem 1987; 262 : 9895-901.