L’ATYR1940 (ou RESOLARIS) est une molécule expérimentale développée par le laboratoire américain ATYR PHARMA, situé à San Diego. Elle est dérivée d’une protéine synthétisée dans le corps appartenant à la famille des physiocrines. Les physiocrines sont des molécules situé en dehors de la cellule et dont le rôle a été récemment découvert. Elles orchestreraient le maintien de l’homéostasie immunologique en réponse au stress et à d’autres changements physiologiques. Autrement dit, leurs présences assurent une sorte d’équilibre et notamment quand des agressions extérieures interviennent : une inflammation par exemple.

Partant du principe que certaines myopathies présentaient une composante inflammatoire, ATYR PHARMA s’est lancé dans des études puis des essais cliniques afin de prouver la tolérance et l’efficacité de cette molécule RESOLARIS. Les patients recrutés sont des sujets où l’inflammation est donc caractérisée. Il est à noter que le lien entre réponse immunitaire et inflammation n’a jamais été réellement documenté chez les patients FSH.

 

Revenons à l’ATYR1940 (resolaris) qui est donc un modulateur du système immunitaire, qui pourrait avoir un effet bénéfique sur les myopathies ou plutôt les myopathes présentant une composante inflammatoire. Resolaris a donc été testé chez des patients atteints de dystrophies musculaires rares avec une composante immunitaire, telles que la FSHD ou la LGMD2B. Resolaris a été administré par voie intraveineuse.

 

 

Plusieurs essais ont été réalisés :

  • 1 essai de Phase 2a en aveugle chez des patients FSHD.

 

  • 1 essai de Phase 2a en ouvert chez des patients FSHD et LGMD2B

Le traitement a été bien toléré par les 8 participants atteints de FSH et les 10 de LGMD2B. La fonction musculaire s’est améliorée pour 78% des participants atteints de LGMD2B et pour 50% des participants atteints de FSH. AFFICHER LE POSTER ET LES RESULTATS PRECIS

  • 1 essai de phase 2 chez des patients avec une forme précoce de FSHD (EOFSHD).

Dans cette dernière étude exploratoire ouverte, avec notamment des doses allant jusqu’à 3,0 mg / kg une fois par semaine chez les patients âgés de 16 à 20 ans avec FSHD précoce, « Resolaris a été généralement bien toléré » nous précise un dirigeant d’ATYR Pharma en Europe. 63% des patients (5 sur 8) ont eu une augmentation par rapport à la base de leur test musculaire manuel (MMT), un outil d’évaluation validé qui mesure la force musculaire, avec un changement moyen par rapport à la ligne de base de + 3,8%. En outre, 67% des patients mesurés (4 sur 6) ont eu une amélioration dans leur score de qualité de vie neuromusculaire individualisée (INQoL), un patient validé a rapporté un résultat qui mesurait le niveau de charge d’un patient. AFFICHER LE POSTER ET LES RESULTATS PRECIS

 

En moyenne, les patients n’ont pas eu d’aggravation de leur charge de maladie mesurée par INQoL. Aucun signe d’immunosuppression générale n’a été observé et les signaux ADA de bas niveau n’ont pas entraîné de symptômes cliniques. Bref, « des signaux positifs quant à la fonction musculaire ont été montrés pour des patients LGMD2B et EOFSHD » nous explique ATYR. Ces études feront d’ailleurs l’objet d’une présentation World Muscle Congres 2017 de Saint-Malo, et d’autres données seront peut-être communiquées.

ATYR croit que ces données favorisent l’avancement des molécules RESOLARIS. « Et pour poursuivre son développement, RESOLARIS devrait être étudié dans un essai randomisé contrôlé placebo. L’initiation de ce nouvel essai est conditionné notamment par la mise en place d’un partenariat » conclut notre contact chez ATYR.