Fulcrum Therapeutics a annoncé le 11 août les résultats d’une analyse intermédiaire de l’essai ReDUX4 (phase 2) chez les sujets atteints de dystrophie musculaire facioscapulohumérale (FSHD). L’idée principale de cette étude préliminaire est d’analyser l’expression de gènes cibles de DUX4 dans le muscle des patients traités par Losmapimod ou un placebo: si la quantité de DUX4 (qui est très difficile à détecter) est réduite, sa capacité d’activer ses gènes cibles le sera aussi. Cette « activité de DUX4 » est mesurée sur une micro-biopsie prise avant le traitement et une seconde après les 16 semaines de traitement (losmapimod ou placebo).
Les résultats de l’analyse intermédiaire chez les 29 premiers sujets indiquent que :
1️⃣ Après 16 semaines, il n’y a pas de différence notable (selon analyse statistique) entre « l’activité » de DUX4 dans les microbiopsies de muscle chez les patients ayant pris du losmapimod ou chez ceux qui ont pris un placebo. C’est-à-dire que sur ce cours laps de temps et avec ce petit nombre de patients, étant donné la grande variabilité individuelle typique de la FSHD, le losmapimod n’a globalement pas réduit l »‘activité « de DUX4.
2️⃣ En revanche, une autre analyse peut être faite, en ne considérant qu’une partie de ces 29 sujets, soit les 8 patients qui avaient une forte « activité » de DUX4 dans la microbiopsie prise avant traitement, Alors, Fulcrum observe une réduction de 38 fois de l’expression des gènes cibles de DUX4 chez les 3 patients traités par losmapimod par rapport à une réduction de 5,4 fois chez les 5 patients traités avec placebo.
Autrement dit, Fulcrum voit un effet du losmapimod sur un sous-groupe de patients plus homogènes, dont « l’activité » de DUX4 est plus élevée au départ.
Reste à évaluer si le temps de traitement au losmapimod plus long sera efficace dans les muscles où « l’activité » de DUX4 est plus faible. Il conviendra surtout d’identifier à plus long terme les effets du losmapimod sur les fonctions musculaires des patients et sur le ralentissement de la maladie.
📈 Cette première analyse est jugée optimiste par les experts de Fulcrum, même si l’essai clinique se poursuit ( à cause de la pandémie il a été étendu de 24 à 48 semaines) et les prochains résultats qui comprendront des tests fonctionnels sur 80 patients sont attendus au premier quadrimestre 2021 : le plus long et décisif est à venir pour les chercheurs et surtout pour les patients.